Sri Aurobindo est né le 15 aout 1873 à Calcutta. A l’âge de 7 ans, on l’envoie en Angleterre pour son éducation. Il ne reviendra que 11 ans plus tard dans son pays natal, après avoir été élevée dans une atmosphère purement européenne. Quand il débarque à Bombay, un immense calme le saisit, l’entoure et restera avec lui des mois.

Très vite, Sri Aurobindo plonge dans l’étude de la culture de l’inde. Il étudie sa langue maternelle, le bengali, apprend le sanskrit et se prépare pour son travail politique et spirituel future. Il sait déjà qu’aucun changement extérieure ne peut se faire s’il n’y a d’abord changement intérieur. Il dira en 1893 : Notre véritable ennemi ne se trouve pas dans une force extérieure à nous-mêmes, mais dans nos faiblesses, notre hypocrisie, notre sentimentalisme à courte vue. En 1904, Sri Aurobindo commence à pratiquer le Yoga. Son but à cette époque n’est pas de trouver la libération pour lui-même ; son but est alors d’acquérir la force de soulever cette nation. En 1906, il dirige un quotidien en langue anglaise, le Bande Mataram, et chaque jour utilise les pages de ce journal pour éveiller et renforcer le nationalisme dans le pays. Sri Aurobindo est le premier leader indien à se déclarer publiquement en faveur de l’indépendance totale.

En 1907, Sri Aurobindo rencontre un Yogi, Lele, qui lui montre comment établir le silence en lui. Cet état ne le quittera pas pendant des mois ; toutes ses actions naitront de ce silence et de cette immobilité intérieure.

En mai 1908, il est arrêté par les Anglais et accusé de sédition. En prison, il passe presque tout son temps à lire la Gita et les Upanishads, et à méditer. C’est là aussi qu’il obtient la réalisation de la présence universelle du divin, l’expérience de l’Unité : Je regardais la prison qui me séparait des hommes et ce n’était plus par ses hauts murs que j’étais enfermé, non, c’était Vasuveda [Krishna] qui m’entourait. Je marchais sous les branches d’un arbre en face de ma cellule, mais ce n’était pas l’arbre, c’était Vasudeva, c’était Sri Krishna que je voyais debout et m’abritant dans son ombre. On pense ici à une des grandes déclarations du Veda, sarvam khalvidam brahma : « Tout ceci est Brahma ». Pendant cette période, la vie de Sri Aurobindo change radicalement. Il a commencé a pratiqué le Yoga avec l’idée de gagner force et aide divine pour son travail politique, mais la vie spirituelle l’absorbe entièrement et son travail s’élargit à toute la nature humaine.

En mai 1909, Sri Aurobindo est acquitté. Il recommence la lutte, en faisant paraitre de nouveaux journaux. Mais en février 1910, il apprend qu’il va être de nouveau arrêté. Obéissant à un adesh ou un ordre intérieur, il s’en va à Chandernagor, puis de la part à Pondichéry, alors territoire français.

Malgré l’insistance de beaucoup de ses compatriotes, Sri Aurobindo se retire de la politique active. Il sait que ce n’est plus qu’une question de temps avant que l’Inde ne soit indépendante. Son action est maintenant d’un autre ordre. Cependant, il suit activement ce qui se passe en Inde et ailleurs et intervient quand nécessaire, mais seulement avec une force spirituelle, car, dit-il, ce pouvoir est plus grand que tout autre et plus effectif. Notons tout de même que, de tous les leaders indien, Sri Aurobindo est le seul, au moment de la seconde Guerre Mondiale, à soutenir publiquement la cause des Alliés.

Insistant sur la nouveauté de son yoga qui cherche le changement total et intégrale de la conscience et de la nature, Sri Aurobindo dit : Mon yoga commence là où les autres finissent. De 1914 à 1920, Sri Aurobindo publie une revue en anglais, l’Arya, pour laquelle il écrit la plupart de ses œuvres majeures : Les Fondements de la Culture Indienne, La Synthèse des Yogas, la Vie Divine. Et puis, plus tard, ce sera le grand poème épique sur lequel il travaillera jusqu’à la fin de sa vie : Savitri. Il quitte son corps le 5 décembre 1950.